Pouvez-vous nous résumer votre parcours professionnel et académique ?
Après une première vie professionnelle en banque d’investissement durant laquelle je gérais déjà des problématiques liées à l’épargne et à la retraite, j’ai rejoint l’EM Grenoble en 2009 comme professeur de finance. Outre l’enseignement, j’y mène des travaux de recherche académique portant plus spécifiquement sur les problématiques de construction de portefeuille.
Concrètement, cela signifie regarder sous un angle théorique comment effectuer la meilleure allocation d’actifs possible, comment gérer les risques tels que les risques de change, etc… Il s’agit globalement de trouver les facteurs communs pour effectuer les meilleurs choix. Je m’intéresse aussi à l’impact des notes ESG des entreprises dans la construction de portefeuilles socialement responsables (ISR) ce qui constitue une problématique fondamentale aujourd’hui car les investisseurs y sont particulièrement sensibles. Mes travaux me conduisent également à regarder l’impact des normes comptables sur les décisions d’investissement. Enfin, dans le cadre de mes travaux d’enseignement, j’ai réalisé un Mooc afin d’accroître l’éducation financière des particuliers sur lequel je m’appuierai pour proposer de faire de la pédagogie auprès des membres du Cercle des épargnants.
Quelles sont les grandes problématiques de l’épargne aujourd’hui ?
Avec le retour de l’inflation, l’érosion des patrimoines redevient un sujet important pour l’épargnant, sujet qui était sorti de ses préoccupations depuis le début des années 90. La question n’est plus de trouver des placements qui permettent de faire fructifier ses avoirs mais bien de les protéger. Dans ce contexte, la bonne compréhension des mécanismes conjoncturels et macro-économiques est centrale.
C’est une problématique clé de l’épargne aujourd’hui et le besoin de pédagogie financière qui facilite l’appréhension de ces sujets par les épargnants est fort. Enfin, les effets désormais visibles du réchauffement climatique nous montrent l’urgence du besoin de transformation et l’épargnant qui le souhaite doit pouvoir être en mesure d’agir via ses investissements dans le domaine de l’ISR tout en protégeant son patrimoine.
Quels sont les projets que vous souhaitez développer comme président du comité scientifique auprès du Cercle des épargnants ?
Dans ce contexte de besoin de protection, le Cercle des Epargnants doit participer à cet effort pédagogique, ce que nous ferons en publiant régulièrement dans la lettre des articles facilitant la compréhension de sujets financiers techniques mais d’importance pour les épargnants. Le Cercle doit aussi embrasser à travers sa lettre mensuelle, le mouvement de fonds qui concerne l’investissement socialement responsable. Enfin, j’envisage de donner la parole aux membres du Cercle afin de favoriser un dialogue actif qui fera émerger, sans aucun doute, toutes les préoccupations des épargnants.
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