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  • Photo du rédacteurValérie Plagnol, Présidente

FOCUS « Une année 2024 pleine d’incertitudes sur la conjoncture, les taux et les marchés »

Dernière mise à jour : 8 janv.



Échaudés par l’expérience de 2023 les économistes  n’affichent pas de degré de certitude élevé. Début 2023, en effet, la plupart d’entre eux estimaient certaine la plongée des Etats-Unis en récession et avaient plutôt des doutes sur la capacité des banques centrales à réduire les pressions inflationnistes, qui étaient de facto la source de préoccupation numéro un. Or c’est finalement l’inverse qui  s’est produit. « La principale surprise est venue de la croissance américaine - et dans une moindre mesure de la croissance européenne - qui se sont révélées beaucoup plus résilientes qu’attendu, explique Eric Bertrand, directeur  des gestions d’Ofi Invest AM. Du côté de l’inflation, en revanche, les banquiers centraux ont fait ce qu’ils avaient dit à savoir réduire les tensions inflationnistes sans provoquer de récession ». Les prix énergétiques sont eux-mêmes restés stables, sur des niveaux globalement élevés, malgré la persistance - et l’aggravation même - des tensions  géopolitiques.  


Evolution du CAC 40 sur un an
Evolution du CAC 40 sur un an

C’est la raison pour laquelle, alors que l’inquiétude reste très forte en ce début de 2024 sur la conjoncture américaine, beaucoup hésitent pour autant à se montrer trop catastrophistes. «Rarement les prévisions économiques des banques et gestionnaires d’actifs ont semblé aussi disparates», écrivent ainsi les journalistes de l’Agefi. D’après  le consensus Bloomberg, l’économie américaine devrait croître de 1,3% en moyenne en 2024, après 2,4% en 2023, avec une inflation moyenne de 2,6% sur l’année contre 4,1% la précédente. La zone euro connaîtrait de son côté une croissance du PIB de 0,5% en 2024 comme en 2023, avec une inflation moyenne à 2,5% (contre 5,5%). «Mais les grandes banques qui ont participé à ces sondages entre fin novembre et mi-décembre ont des prévisions bien plus dispersées sur la croissance aux Etats-Unis, de 0% chez Metlife ou 0,5% chez Jefferies à 2,4% chez Goldman Sachs et même 3,1% pour EconForecaster, relève-t-on à l’Agefi. Les mêmes stratégistes de banques ont prévu une croissance moyenne de -0,4% (Nomura) à 1,3%(Helaba) pour la zone euro. Un certain nombre d’entre eux estiment que l’inflation repassera sous la cible en cours d’année, avec, aux extrêmes du consensus, 1,3% et 1,8% respectivement en moyenne sur 2024 pour SEB et Nomura, et 3,1% pour CaixaBank, Rabobank ou Raiffeisen». Et l’Agefi de citer les économistes de JP Morgan, qui ont «noté un changement radical de sentiment par rapport à il y a un an. Une vague de craintes de récession s’était alors accrue à la même époque, basée en grande partie sur les  inquiétudes concernant l’inflation persistante et le resserrement de la politique monétaire des pays développés. Une  vague d’optimisme en faveur d’un atterrissage en douceur (soft landing) est en train de monter cette année. Avec une confiance dans la capacité de l’inflation à baisser suffisamment pour permettre un assouplissement monétaire  rapide». 


Evolution du taux d’emprunt d’Etat (OAT) à dix ans en France sur un an
Evolution du taux d’emprunt d’Etat (OAT) à dix ans en France sur un an

Autant dire que «nous sommes sur une ligne de crête», résume Eric Bertrand. Il est possible que durant une grande partie de l’année l’inflation reste durablement à un niveau encore suffisamment élevé pour que les banques centrales maintiennent leur tonalité restrictive et ne touchent pas à leurs taux. Puis qu’en fin d’année, on assiste enfin à une détente monétaire. Mais difficile à ce stade de savoir quand et de quelle ampleur. D’où la prudence affichée globalement par les experts en matière de future performance des marchés actions. Beaucoup recommandent de s'intéresser au marché obligataire, et plus particulièrement monétaire, qui offre des rendements attractifs historiquement à moindre risques. Et certains, parmi ces derniers n’excluent pas finalement de mauvaises surprises en matière d’inflation, avec un rebond imprévu s’opérant durant l’année qui susciterait alors de grandes déceptions et turbulences sur les marchés.

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