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Photo du rédacteurValérie Plagnol, Présidente

Quand la guerre ressurgit en Europe​

Dernière mise à jour : 4 oct. 2023

Chers adhérents, chers lecteurs,

L’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, déployées sur les trois fronts de l’Est, du Nord – par la Biélorussie – et au Sud par la Mer Noire, a ramené la guerre aux portes de l’Union européenne et de l’OTAN, une première depuis la fin de la guerre froide. L’annonce par le Président Poutine de la mise en alerte des forces nucléaires du pays, nous ramène aux heures les plus noires de cette période. Face à l’agression, l’Europe et ses principaux alliés ont non seulement mis en œuvre une série de sanctions économiques et financières dont l’ampleur et l’étendue sont assez inédites, mais également décidé d’envoyer des armements à l’Ukraine et renforcé leur propre défense.

Au cœur des combats et de l’exode massif des populations, il est encore difficile d’envisager l’issue de cette guerre comme l’ampleur et la profondeur de ses conséquences tant politiques qu’économiques. Sur ce dernier point, l’évolution récente des marchés signale d’ores et déjà l’accentuation des tensions sur les prix des matières premières et de l’énergie. L’Europe, dépendante à plus de 40% du gaz russe, se trouve confrontée au risque d’interruption des livraisons en provenance de la région. Bien qu’il existe d’autres sources d’approvisionnement, celles-ci se heurtent d’une part aux contraintes de capacité (les installations portuaires européennes pouvant accueillir des méthaniers transportant du gaz naturel liquide GNL sont limitées ; les zones de production traditionnelles du Nord et du Sud sont en déplétion, les capacités d’interconnexions sont limitées) ; d’autre part, l’Europe se heurte à la concurrence de la demande en provenance d’Asie, fortement consommatrice et en mal d’accélérer sa transition hors du charbon.

Le gaz c’est du chauffage, c’est également de l’électricité et encore plus des engrais. L’agriculture se trouve confrontée à la pression des prix de intrants, tandis que le conflit risque d’entraver la production et les exportations en provenance d’Ukraine et de Russie, qui représentent à elles seules 30% des exportations mondiales de blé et d’orge.

Alors que nous sortons de l’hiver, la question de la reconstitution des stocks se pose avec acuité et devrait se faire à des prix particulièrement élevés, ce qui aura très certainement des conséquences sur les prix finaux l’hiver prochain.

Ces hausses auront-elles pour effet d’accélérer la transition énergétique ? La hausse des prix rend les énergies alternatives plus attractives en effet. Mais face au risque de pénurie certains seraient tentés de revenir au charbon ! Un caillou de plus sur la route de la baisse des émissions de gaz à effet de serre.

Dans l’immédiat, la crise humanitaire et l’afflux de réfugiés emporte toutes les considérations. Le Cercle des Epargnants soutient l’action de Generali « The Human Safety Net » en faveur de l’intégration des réfugiés dans notre pays en promouvant leurs initiatives entrepreneuriales. Nous restons à leur côté dans l’urgence.

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