par Valérie Plagnol, présidente du Cercle des Épargnants
L’arrivée au pouvoir et les premières décisions, sans parler des menaces, du Président Trump – en ligne avec ses promesses de campagne – a sonné l’alarme un peu partout dans le monde. L’Europe n’est pas épargnée. Elle n’a pas tardé à réagir, en annonçant la publication de son rapport « boussole de compétitivité ».
On pourrait se féliciter de cette réactivité. Cependant, il ne faudrait pas tout amalgamer : l’initiative de la Commission européenne - enfin en ordre de marche depuis les élections de juin dernier – s’inscrit dans la foulée des rapports de l’ancien Président de la BCE, Mario Draghi, paru le printemps dernier, lui-même en réponse à la crise de l’énergie et aux initiatives de l’administration Biden, au travers de l’« IRA », une politique de subventions aux localisations industrielles, ou encore la concurrence croissante de la Chine.
Il semble bien que la Commission européenne, soit prête à considérer un assouplissement du modèle réglementaire, qui caractérise notre union, pour y introduire plus de flexibilités. L’accumulation de réglementations, des situations budgétaires tendues, sont autant de facteurs de mécontentements et de dangers pour la solidarité interne de l’Union, comme pour sa compétitivité extérieure.
Ces propositions se déclinent autour de six grands axes d’action :
- un choc de simplification ;
- une énergie moins chère ;
- des aides à l’industrie ;
- un assouplissement des règles de concurrence ;
- une réduction des dépendances ;
- une accélération de l’union de l’épargne.
S’agirait-il d’un simple catalogue de bonnes intentions ? Pas si sûr. La pression monte de la part des acteurs économiques, comme des Etats membres pour assouplir certaines contraintes réglementaires, afin de réduire notamment le coût de la transition énergétique.
Mais alors, que supprimer ? Et ce faisant, ne risque-t-on pas de compromettre nos objectifs en matière de transition climatique, au risque de subir des pertes et des dégâts considérables à l’avenir ? Bref comment promouvoir le long terme, sans compromettre le présent ?
Loin de nous opposer à ces objectifs de simplification et de soutien, nous les soutenons. Ils devraient s’inscrire cependant dans un cadre de revue le plus large possible, c’est-à-dire, en accompagnant également une revue des règles générales de concurrence, de libération des marchés et d’harmonisation des règles, ce qui impliquera également l’harmonisation des fiscalités.
L’initiative de la Commission européenne arrive donc à point nommé. Et face aux forces centrifuges, cette prise de conscience est l’occasion de renforcer l’Union.
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