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Le greenwashing enfin sanctionné !

Portrait de Philippe Dupuy

Par Philippe Dupuy, président


Fonds verts, fonds socialement responsables, fonds climat, les appellations sont nombreuses sur le marché de l’épargne. Elles ont toutes en commun de solliciter notre envie de participer à la lutte contre le réchauffement climatique. Mais est-on certain de participer réellement à cet effort lorsque nous plaçons notre épargne sur ce type de fonds ? De nombreux épargnants semblent encore en douter craignant que les bonnes intentions affichées par les sociétés de gestion ne soient que du « greenwashing » ou écoblanchiment en français. C’est en tout cas ce que montrent les résultats de notre baromètre de l’épargne 2024 : 67% des Français pensent qu’il y a peu de différence entre les investissements d’un fonds vert, labelisé ISR par exemple, et d’un fonds classique.

Pour en avoir le cœur net, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) mène de plus en plus de contrôle auprès des institutions commercialisant ces produits. Son dernier rapport publié durant l’été montre que l’ensemble des sociétés de gestion contrôlées avaient bien des moyens techniques et humains dédiés aux questions de durabilité. Ces moyens sont même en croissance sur les dernières années. Mais paradoxalement, c’est plutôt la capacité de ces sociétés de gestion à communiquer sur les aspects de durabilité qui est pointée du doigt par l’AMF. La crainte du greenwashing vient donc peut-être de la difficulté que rencontre les acteurs financiers à communiquer de manière simple et transparente sur leurs actions en termes de durabilité. Il vrai que la réglementation financière ne leurs facilite pas la tâche en les contraignant à utiliser des termes aussi absconds pour le commun des épargnants que taxonomie, article 8 ou 9, scope 1, 2 et 3 etc.  

Jusqu’à présent l’AMF a adopté une approche pédagogique auprès des sociétés de gestion afin de les accompagner face à la montée en volume rapide et importante de la réglementation en termes de finance durable. L’AMF passe cependant désormais à une phase plus active avec les premières sanctions qui sont tombées en 2024, en particulier pour des questions d’inadéquation entre les promesses des fonds en termes de durabilité et les moyens mis en œuvre pour effectuer des investissements effectivement durables.  Sanctionner le greenwashing est surement l’étape clé qui permettra de gagner la confiance des épargnants. 


 

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