Par Philippe Dupuy, président
L’épargnant qui a placé 100 euros sur le Bitcoin début 2017 a aujourd’hui plus de 10000 euros en portefeuille, mais encore fallait-il oser !
Le cadre réglementaire était alors inexistant et le marché encore peu profond. Naturellement, de nombreux épargnants se posent toujours la question d’intégrer ou non ce support dans leur portefeuille. Il est vrai que depuis l’émergence du Bitcoin, la réglementation financière a fait des pas de géants avec la création par exemple en France par la loi PACTE en 2019 du statut de Prestataire en Services sur Actifs Numériques (PSAN) qui donne un cadre de fonctionnement aux acteurs commercialisant des services d’achat-vente de ces supports. L’Union Européenne a désormais pris le relais avec la réglementation MiCA (pour Markets in Crypto-Assets) qui crée le statut de Prestataire en Services sur Crypto-Actifs (PSCA) prenant effet en 2025. Pour ceux qui seraient tentés par l’aventure, il faut donc bien vérifier d’abord que le prestataire auquel on s’adresse possède un statut reconnu.
Le Bitcoin est appelé crypto-actif car toute transaction d’achat-vente le concernant est enregistrée de manière cryptée dans une sorte de grand « livre » virtuel formé de « paragraphes » de code informatique. Ces paragraphes sont des blocs de code qui contiennent des informations précises comme le montant et la date de la transaction et qui sont mis bout à bout pour former une chaine de blocs ou blockchain en anglais. Lorsqu’une transaction est nouée, les informaticiens, les mineurs dans le jargon Bitcoin, qui participent au bon fonctionnement du système donnent une identité numérique à la transaction sous la forme d’un code à 64 entrées qui combine lettres, nombres et caractères spéciaux[1]. Ils s’appuient pour cela sur la cryptographie ou la science des codes secrets et ses nombreux algorithmes mathématiques. Lorsqu’une transaction est cryptée par un participant, elle est vérifiée par les autres et si elle est validée, elle va rejoindre la longue liste formée par les transactions précédentes.
La cyptographie demande une puissance de calcul très importante avec un coût énergétique et un impact carbone qui reste élevé et qui pourrait atteindre ceux d’un pays comme la Pologne (ou le quart de l’impact carbone de la France) sur un an[2]. Cet aspect freinera surement l’épargnant sensible au développement durable. Cependant l’aventure Bitcoin ouvre probablement la voie à une finance plus décentralisée qui pourrait à terme servir l’épargnant en facilitant la circulation des actifs financiers aussi bien numériques que traditionnels. Preuve en est, le projet de bourse Kriptown basé sur la blockchain visant à faciliter le financement des PME françaises (https://www.kriptown.com/). S’il est difficile de prévoir la valeur du Bitcoin, il semble raisonnable d’envisager un avenir radieux pour la blockchain et la finance décentralisée !
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