Par Philippe Dupuy, président
La Banque de France vient d’annoncer avoir effectué en décembre deux opérations traditionnelles pour une banque centrale en utilisant les outils de la finance décentralisée en particulier la blockchain ou chaine des blocs en français.
Si les opérations elles-mêmes qui consistent en des prêts de titres entre acteurs financiers sont parfaitement connues des praticiens, leur mode d’enregistrement est très innovant pour ce type d’opérations. En effet, dans le cadre de ces opérations les outils informatiques traditionnels de la comptabilité comme l’enregistrement sous forme de fichier sont mis de côté. Au contraire, les opérations sont enregistrées sous forme de code informatique codé (crypté) dans la longue liste de blocs de code qui forme la blockchain. Ainsi codées, elles restent accessibles facilement dans un registre informatique mais sont quasiment infalsifiables.
Cette opération de la Banque de France montre tout l’intérêt des autorités monétaires pour la technologie blockchain qui s’illustre aussi par le développement d'une monnaie numérique de banque centrale (MNBC), autrement dit un euro numérique, moyen de paiement qui viendrait s’ajouter à terme sans le remplacer à l’euro physique (pièces de monnaie et billets).
Ce n’est pas la première fois que des acteurs importants du système financier testent les capacités de la technologie blockchain. Ainsi en décembre 2023, la Société Générale a financé son besoin de financement de la transition énergétique par l’émission d’une obligation verte numérique sur une blockchain publique. Cela signifie que la banque a emprunté une somme en euros auprès d’investisseurs pour financer des opérations liées à la transition énergétique en l’inscrivant sur le registre numérique sécurisé qu’est la blockchain. Certes, l’opération de 10 millions d’euros était modeste au regard des besoins de la banque mais elle représente un grand pas pour la finance décentralisée.
Jusqu’à présent les crypto-actifs dont le Bitcoin sont les principales locomotives de la finance décentralisée sans qu’on puisse vraiment augurer de leur avenir. En revanche, l’intérêt croissant des autorités monétaires et des grands acteurs financiers pour les technologies qui permettent le fonctionnement de ces crypto-actifs laissent entrevoir une révolution à venir dans le secteur de la finance et donc de l’épargne. Nous vous tiendrons au courant !
A nos adhérents
Evolution des frais de transferts sur les PERP et les Madelin
La loi industrie verte, adoptée en octobre 2023, plafonne dorénavant les frais de transfert entre produits d’épargne retraite (par exemple du PERCO ou du contrat Madelin vers le PER), à 1% maximum pendant 10 ans, au lieu de 5% maximum pendant 10 ans. Le but du législateur était d’offrir une plus grande flexibilité aux épargnants dans la gestion de leur épargne retraite. Dans ce cadre, l’ensemble des contrats chez Generali ont été identifiés et les correctifs ont été apportés.
Comentarios