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Arnaques financières : la fraude ne faiblit pas, la mobilisation pour s’en protéger non plus !

Photo du rédacteur: Cercle des ÉpargnantsCercle des Épargnants


Le Parquet de Paris, l’Autorité des marchés financiers (AMF), l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ont organisé une conférence cette semaine pour faire le point sur l’évolution des arnaques financières et détailler leur mobilisation pour lutter contre ce phénomène en forte hausse.


Selon le Parquet de Paris, le préjudice global subi par les victimes d’escroqueries financières en France s’élève à au moins 500 millions d’euros par an. Le préjudice moyen par victime observé sur les 3 premiers trimestres de 2024 par l’ACPR s’élève à 69 000 euros pour les faux livrets d’épargne et à 19 000 euros sur les faux crédits. Si le Parquet de Paris constate une baisse du nombre des plaintes,  « susceptible de s’expliquer par le recours à des mécanismes d’indemnisation civile et par la centralisation des démarches de plainte par certains cabinets d’avocats », la vigilance reste de mise. Ainsi, depuis le second semestre 2023, les arnaques sont fortement concentrées sur les crypto-actifs. Le montant moyen de la perte déclarée auprès de l’AMF, tous thèmes d’arnaques confondus, se chiffre à fin novembre 2024 à 29 000 euros.


3,2 % des Français victimes d’arnaques à l’investissement financier


Dans le communiqué de presse publié à l’issue des débats l’AMF dévoile une enquête BVA Xsight réalisée auprès de 5001 personnes de 18 ans et plus. Selon cette enquête, 3,2 % des Français seraient victimes d’arnaques à l’investissement financier. « Cette proportion a pratiquement triplé en trois ans (1,2 % en 2021), explique l’AMF. Parmi les victimes probables, 45 % sont des hommes de moins de 35 ans, qui semblent être plus réceptifs aux messages incitant à investir dans des placements prônant l’enrichissement rapide, véhiculés notamment par les réseaux sociaux. Le sentiment de « s’y connaitre en matière de placements », le goût pour le risque ou encore la confiance excessive face à des offres peu réalistes sont certains des traits qui caractérisent les victimes ».


De fait, « les autorités observent de nouvelles tendances dans les modes opératoires des escrocs, qui s’appuient sur des arguments bien rodés pour faire miroiter à leurs potentielles victimes de soi-disant placements à rendements élevés garantis permettant de « devenir riche à tous les coups ». Les escrocs exercent une forte pression sur leur victime. L’arnaque au « faux conseiller » consiste à appeler la victime pour « l’aider » à arrêter une prétendue fraude sur son compte et à lui faire valider des opérations ou à obtenir ses identifiants et réaliser ensuite des opérations depuis son espace personnel. Une nouvelle variante consiste à envoyer un coursier chez la victime afin de récupérer une carte bancaire soi-disant défectueuse ».


A noter par ailleurs que l’usurpation d’identité gagne du terrain, « que ce soit celle des autorités et de leurs collaborateurs, celle des établissements financiers et de leurs conseillers ou encore celle d’entreprises non financières. Un tiers des arnaques reposant sur des usurpations signalées à l’AMF utilisent frauduleusement son identité ».

Le mode opératoire des escrocs se perfectionne : des vidéos truquées et de faux articles de presse détournent ainsi des caractéristiques physiques de célébrités, s’appuyant parfois sur l’usage de l’intelligence artificielle (IA) : ces personnalités divulgueraient alors par mégarde la source de leur richesse, obtenue grâce à une prétendue offre de trading de crypto-actifs, se révélant être une pure arnaque.


Fausses publicités dans les journaux

Certains escrocs vont jusqu’à s’appuyer sur la réputation de certains journaux en insérant de la publicité ou des publi-communiqués sur de fausses offres d’investissement usurpant l’identité de sociétés existantes.

Enfin, une nouvelle technique, que l’on pourrait qualifier de « fraude au carré ou d’arnaque sur l’arnaque », se développe. Après s’être fait arnaquer une première fois sur un site frauduleux proposant des crypto-actifs, l’épargnant qui a perdu ses fonds est contacté par un inconnu. Ce dernier prétend alors être mandaté par une autorité publique pour l’aider à récupérer son argent, sous réserve… de lui régler un certain montant.

Ces arnaques prennent le plus souvent naissance sur les réseaux sociaux qui jouent le rôle de caisse de résonance. Des influenceurs peuvent ainsi se retrouver au cœur des schémas des fraudes, en faisant la promotion auprès de leurs communautés d’offres non autorisées promettant « la liberté financière sans effort ».

Face à ce phénomène, les autorités judiciaires s’organisent : en 2024, le Parquet de Paris a ouvert ou poursuivi des enquêtes d’ampleur internationale (OMEGA PRO, JUICY FIELDS, etc.)  tandis que la DGCCRF a contrôlé  près de 30 opérateurs. « Sur signalements de l’AMF en septembre dernier, la DGCCRF a récemment enjoint 10 influenceurs faisant la promotion d’une plateforme placée sur liste noire par l’AMF de cesser cette publicité. 8 d’entre eux se sont mis rapidement en conformité. Les procédures se poursuivent s’agissant des deux autres influenceurs ».

En parallèle, depuis 2022, les procédures engagées par l’AMF ont permis d’obtenir le blocage de près de 350 adresses internet.

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